Mon histoire n’est pas un conte de fée car elle est bien réelle, elle en a la saveur malgré tout par son côté délirant, presque fantastique.
Tout a commencé en juillet 2002, dans l’angoisse et la douleur comme la plupart des fables.
J’écris depuis, régulièrement, dans les cahiers dont les notes vont me servir maintenant. Je ne suis pas convaincue que ce soit une bonne chose de dévoiler mon intimité alors je ne dirai pas tout, pas encore.
Mon objectif n’est pas de produire une œuvre littéraire. Ma prétention se limite à donner un peu de moi-même dans le registre de langue simple, naturel, utilisé pour mon journal. Si je ne divague pas, un livre pouvant être utile aux autres verra le jour sinon j’aurai au moins fait un travail sur moi-même.
Je ne suis ni une sainte ni une référence. J’aime la vie, j’aime les câlins, j’aime mon corps, j’aime les autres. Puis-je être à la hauteur de la tâche qui semble m’être confiée ?
Quand tout ceci est arrivé, j’ai reçu réconfort et appuis. Il y eut ceux qui m’ouvrirent leur porte, ceux qui m’ouvrirent leur cœur, ceux qui épongèrent mes larmes, ceux qui se dirent disponibles même la nuit, ceux qui se dévouèrent pour me servir d’attelle et me maintenir pendant des mois. Tous avaient des points communs : spontanéité, discrétion, sincérité, tolérance. C’est grâce à eux que je ne suis pas morte de douleur, que j’ai toujours eu les moyens de survivre quand la peine devenait insupportable. Je suis allée chez certains, j’ai téléphoné à d’autres, les uns m’ont écoutée, les autres aiguillée. Il y a eu aussi ceux qui ont mis leur don ou leurs connaissances à mon service en préservant, grâce à leur pratique, mon corps et mon esprit. Ils m’ont témoigné de l’amitié, de la compassion, du respect et une généreuse solidarité.
J’éprouve pour tous une profonde reconnaissance.
© Françoise Delpon – Tous droits réservés